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3) - Le confinement magnétique (p 1 - 2 - 3 - 4 )
Grâce à la configuration du tokamak, on arrive à confiner les particules, en compensant la pression du plasma, qui cherche à s'étendre comme un gaz, par la pression magnétique. Malheureusement, un tel équilibre, si il est relativement facile à réaliser, peut devenir instable, c'est à dire qu'une petite perturbation est susceptible de croître au cours du temps, et de conduire dans certains cas à la perte complète du confinement : c'est ce qu'on appelle une disruption. Dans d'autres cas, il s'agit seulement d'une perte partielle de confinement, qui n' implique pas l'arrêt brutal de la décharge, mais qui dégrade fortement ses performances.
Les instabilités L'étude de la stabilité des équilibres magnétiques s'appelle la magnétohydrodynamique (MHD pour les intimes). Ce nom compliqué recouvre simplement la notion de fluide (hydro) en mouvement (dynamique) dans un champ magnétique (magnéto), ce qui s'applique très exactement à ce que fait le plasma dans un tokamak. Vouloir confiner un plasma chaud dans une enceinte immatérielle formée par les lignes de champ magnétique, c'est un peu comme vouloir contenir un gaz sous pression dans une chambre à air. Une autre comparaison que l'on entend couramment chez les physiciens pour illustrer la difficulté de la chose est celle de l'anneau de confiture (version imagée du plasma) à confiner en utilisant des bandes de scotch ... Plus sérieusement, en reprenant l'exemple de la chambre à air, la MHD permet d'optimiser les caractéristiques de la chambre (géométrie, épaisseur du caoutchouc ...) pour qu'elle résiste à la pression du gaz sans éclater ni se déformer ou fuire. On appelle b le rapport de la pression cinétique du plasma (proportionnelle à sa densité et à sa température) à la pression magnétique du confinement (proportionnelle à l'intensité du champ magnétique). Pour que la "chambre à air" n'explose pas, il faut que le confinement magnétique soit plus fort que les forces de pression du plasma, c'est à dire que ce rapport soit inférieur à 1 . En pratique, on trouve que cette limite en b est bien inférieure à 1, de l'ordre de quelques pourcents, en raison de l'apparition d'instabilités. Ceci limite notamment la densité maximum que l'on peut obtenir, puisque la pression cinétique du plasma lui est proportionnelle. Pour comprendre la notion de stabilité d'un équilibre, l'analogie la plus simple est celle de la bille qui roule sur une surface ondulée. Suivant la géométrie de la surface, l'équilibre de la bille sera stable, métastable ou instable, comme illustré ci-dessous. Les mécanismes d'instabilités en physique des plasmas sont presque innombrables ... Certaines instabilités présentent des similitudes avec des exemples empruntés à la mécanique des fluides, comme l'instabilité de Rayleigh Taylor, qui consiste à superposer deux fluides en plaçant le plus lourd sur le dessus. Imaginez par exemple un récipient dans lequel vous versez de l'eau puis, avec précaution, de l'huile par dessus. Le système est alors dans un équilibre métastable. La moindre pichenette va causer un retournement de situation, le fluide le plus lourd passant sous le fluide le plus léger, ce qui correspond à un équilibre stable. Un autre type d'instabilités sont les instabilités de torsion, qui apparaissent lorsqu'un courant parallèle au champ magnétique introduit une torsion des lignes de champ, rappelant l'effet qu'on obtient si on tord trop fortement une corde : elle se tortille et fait des coques. D'autres instabilités sont vraiment propres à la physique des plasmas et n'ont pas d'équivalent dans d'autres domaines. |
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