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Essais de la bobine modčle du champ toroďdal d'ITER (07-09/2001)

 

Dans le cadre de l'activité de R&D en vue de la réalisation du projet ITER, deux bobines modčles supraconductrices ont été construites, représentatives ŕ échelle réduite des aimants composant le systčme magnétique de ce tokamak . Utilisant un conducteur ŕ l'échelle 1, ce sont les plus gros aimants réalisés ŕ ce jour avec un conducteur de type " câble-en-conduit " et du niobium-étain comme matériau supraconducteur (figures 1 et 2).

 

Figure 1 : vue schématique d'ITER

 

La Bobine Modčle du Solénoďde Central (CSMC), conçue ŕ l'origine au CEA, a été réalisée conjointement par les Etats-Unis et le Japon et testée avec succčs en 2000. Cette bobine, d'une masse totale d'une centaine de tonnes contient 21 tonnes de niobium-étain, ce qui est comparable ŕ l'une des 6 bobines du Solénoďde Central, qui contiendront chacune 15 tonnes de niobium-étain. Alimentée avec un courant qui a pu atteindre 46 kA en 30 s, elle a produit un champ magnétique de 13 teslas sur le conducteur.

La Bobine Modčle du Champ Toroďdal (TFMC), représentative des bobines de l’aimant toroďdal et conçue au CEA, a été construite en Europe et a subi une premičre phase d’essais en 2001 ŕ Karlsruhe en Allemagne (figure 3). Cette bobine, d’une masse totale de 40 tonnes, contient 4 tonnes de niobium-étain, ŕ comparer aux 18 bobines de l’aimant toroďdal, qui pčseront chacune 290 tonnes et contiendront chacune 19 tonnes de niobium-étain.



Figure 3
: Installation de la TFMC d'ITER dans la station d'essais TOSKA



Figure 2
: La bobine TFMC d'ITER assemblée

Cette bobine a fonctionné parfaitement ŕ la valeur de 80 kA, atteinte pour la premičre fois le 25 juillet 2001. Cette valeur, représentative du courant nominal des bobines d'ITER, produit un champ magnétique maximum de 7,8 teslas sur le conducteur et permet une exploration des marges de fonctionnement (figure 4). L'analyse des mesures effectuées lors de ces essais a permis de démontrer que les propriétés électromagnétiques, thermohydrauliques et mécaniques étaient conformes au prévisions. Une deuxičme phase d'essais de cette bobine, accouplée ŕ une autre bobine supraconductrice, aura lieu en 2002 et permettra de simuler le fonctionnement d'une bobine au sein de l'aimant toroďdal.


Figure 3 : Premičre montée ŕ 80 kA de la Bobine TFMC d'ITER (25 juillet 2001)

Un des objectifs principaux de la réalisation de cette bobine était la qualification des méthodes de fabrication. Elle incorpore en effet de nombreuses innovations dans sa conception, en particulier l'utilisation d'un conducteur de type câble- en- conduit circulaire ŕ canal central et des connexions de type boîtes jumelles, concepts tous deux développés au CEA. Une autre originalité est l'insertion d'un conducteur ŕ gaine mince dans une structure mécanique rigide, constituée de plaques d'acier, ce qui, combiné ŕ l'utilisation du niobium-étain, a nécessité le développement de la méthode roulage-réaction- transfert.

La construction de la TFMC d'ITER a été conduite par un consortium européen regroupant les entreprises Alstom (France), Ansaldo (Italie), Accel (Allemagne) et Noell (Allemagne) et impliquant plusieurs autres entreprises en sous-traitance. Ainsi le matériau supraconducteur niobium-étain a été fourni par la société italienne Europa Metalli, qui a également réalisé la mise en śuvre complčte du conducteur, son bobinage a ensuite été réalisé par la société italienne Ansaldo alors que le délicat usinage des plaques d'acier a été effectué par la société française Mécachrome, l'assemblage final des composants revenant ŕ Alstom.

Le suivi de fabrication de cette bobine a été réalisé principalement par l'équipe centrale européenne de coordination du programme Fusion (EFDA), avec l'aide des représentants du CEA. Plusieurs autres laboratoires européens coopčrent par ailleurs ŕ ce programme : EPFL/CRPP, (Suisse), ENEA, Politecnico Torino (Italie), FZK (Allemagne), Université de Twente (Pays-Bas) en fournissant chacun une contribution spécifique telle que essais d'échantillons de conducteur ŕ échelle 1, suivi de fabrication du conducteur, mesures sur brins supraconducteurs, analyses thermohydrauliques, essais de la bobine. On notera d'autre part que si la conduite des essais revient principalement ŕ FZK et au CEA, y participent également des représentants de l'ENEA et du Politecnico Torino ainsi que des représentants japonais et américains dans le cadre de la collaboration internationale pour ITER.

 

Voir aussi :

  Bilan des premiers essais du conducteur de l'aimant toroďdal d'ITER. (07-09/2001)

 

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