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Disruptions et procédés de mitigation

Les disruptions sont des événements pouvant se produire de façon spontanée dans un plasma de tokamak et consistent en une perte rapide de l’équilibre et du confinement du plasma conduisant ŕ l’arręt prématuré de la décharge. Ces événements peuvent ętre dommageables pour la machine, via des dépôts thermiques sur l’enceinte interne, des forces électromagnétiques s’exerçant sur la structure, et sous certaines conditions, la génération d’électrons de haute énergie venant intercepter les parois.

 

Les disruptions, qui conduisent ŕ un arręt rapide du plasma, ne sont pas le résultat de la fatalité ou d’un quelconque coup du sort. Elles sont dues ŕ des instabilités MagnétoHydroDynamiques (MHD) connues depuis plus de 50 ans et dont les seuils ont été établis et vérifiés expérimentalement. A champ magnétique donné, ces instabilités se développent si la pression, la densité ou le courant circulant dans le plasma sont trop élevés. Il va de soi que le point de fonctionnement d’ITER a été choisi de maničre ŕ ętre stable vis-ŕ-vis de ces instabilités, avec une marge de sécurité significative. Il est tout aussi évident qu’ITER ne réalisera pas d’emblée un plasma aux valeurs nominales prévues. La mise en route sera progressive et permettra de caractériser ces instabilités dans des conditions ne présentant aucun danger pour l’intégrité de la machine (typiquement ŕ faibles champ magnétique et courant). Enfin le fonctionnement s’appuiera sur un contrôle en temps réel des caractéristiques du plasma permettant de rester ŕ l’intérieur du domaine de stabilité.

A supposer qu’un imprévu survienne, par exemple une défaillance du systčme de contrôle, rien n’est perdu pour autant. Il est possible de modéliser une disruption avec des codes MHD non linéaires. Ces codes ont atteint le degré de précision nécessaire pour décrire de maničre réaliste le plasma ainsi que les éléments de structure du tokamak. Elles permettent de calculer les forces exercées sur la machine ainsi que la distribution de courant. Les simulations montrées lors de la derničre conférence mondiale sur la fusion ont montré que la force exercée lors d’une disruption dans JET (tokamak européen situé ŕ Culham, Royaume Uni) est en accord avec les mesures. D’autre part l’extrapolation ŕ ITER des calculs et des expériences réalisées sur un grand nombre de tokamaks donne une force compatible avec les spécifications technologiques d’ITER. Bien évidemment, ces prédictions seront testées lors de la montée progressive en puissance.

 

 


Figure 1: Etude sur Tore Supra de l'injection massive de gaz
comme moyen de mitigation des disruptions

Les électrons « runaway » ont été présentés par certains comme le mal absolu, du fait de leurs effets destructeurs sur les éléments de paroi. Des dommages sont en effet possibles, mais de nombreux travaux, dont la thčse de Mr Cédric Reux, montrent qu’il existe des moyens de s’en affranchir, en particulier en utilisant une injection massive de gaz (figure 1). Ces études sont suffisamment avancées pour ętre confiant sur l’efficacité de ces techniques d’ici la mise en route d’ITER. Il faut d’ailleurs insister sur le fait que les électrons « runaway »  ne menacent pas l’intégrité de la machine, mais les éléments au contact du plasma, qui sont remplaçables.

En conclusion, le corpus actuel de connaissances montre que les effets des disruptions resteront dans le domaine des contraintes mécaniques et thermiques prévues pour ITER. Toute prédiction est faillible, mais il est indéniable que la montée progressive en charge de cet équipement permettra d’affiner ces prédictions et de rester dans un domaine opérationnel stable, ou ŕ tout le moins de limiter les conséquences des disruptions.

En savoir plus:

 

 

 

 

 

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